Le confinement a commencé brutalement mi mars, c’est à dire très tardivement. Les Français retiendront surtout les discours incohérents et mensongers de l’ensemble des membres du gouvernement à propos de la pandémie. L’incompétence gouvernementale et les conséquences désastreuses de la politique néolibérale dans l’hôpital public (40000 morts annoncées sur les chaînes publiques de télévision vers la fin mai à début juin) ont mis le gouvernement sur la défensive. On peut voir plusieurs vidéos remarquables de cette mise en cause directe de Macron et de son équipe par des médecins de renom entre autre à l’occasion de l’une de ses visites à la Salpêtrière, en particulier l’intervention de F. SALACHAS . Plusieurs organisations et simples citoyens ont entrepris des actions en justice contre tel ou tel membre du gouvernement. Indépendamment de ce qu’est la justice aujourd’hui en France, c’est-à-dire aux ordres, Macron est couvert par une immunité et ne sera pas poursuivi tant qu’il sera Président.
En difficulté du fait des incohérences et mensonges gouvernementaux dans la gestion de la crise sanitaire, Macron s’est senti obligé d’intervenir à plusieurs reprises à la télévision. De manière répétitive il en a appelé à l’Union de tous les Français. « Il faut faire taire nos différences » affirme-t-il. Lors de l’une de ses interventions, il a répété lourdement « Nous sommes en guerre ! » Mais il a précisé que nous n’étions pas en guerre contre une armée ou un pays mais contre le virus. Si le choix lexical n’est pas accidentel et mériterait à lui seul des commentaires, nombreux ont fait observer que la guerre (bien réelle) ne date pas de la pandémie mais qu’elle a commencé au soir de l’élection de Macron et qu’elle est tournée non contre un virus mais contre la population de ce pays, c’est une guerre que le grand capital mène contre les classes populaires.
Macron a assuré que « nous » relèverions l’économie du pays « Quoi qu’il en coûte ». Il importe de comprendre ce que signifie ce « quoi qu’il en coûte »). Le 14 juin encore, il en appelle une fois de plus à « l’Union nationale ».
Non ! Monsieur Macron, mille fois non. Pas d’Union Nationale, qui dans votre bouche n’est rien d’autre que l’union entre la victime et l’auteur du crime, une union contre nature entre les 40 000 morts et les criminels qui ont détruit l’hôpital public et continuent de le détruire, préparant ainsi de nouveaux crimes.
Il fallait s’y attendre, derrière son porte-flingue Macron, la bourgeoisie a profité de la pandémie pour détruire encore un peu plus le droit du travail : le confinement n’était pas terminé que le MEDEF, et divers patrons ont commencé à tenir le discours suivant : « Il faudra faire un effort supplémentaire et travailler plus,... ». Des paroles aux actes, le gouvernement s’est empressé de traduire les desiderata patronaux en projets de lois : la durée quotidienne de travail augmente, la durée hebdomadaire de travail augmente (jusqu’à en revenir aux 60h par semaine - « dans certains cas » précise le gouvernement) le temps de repos (non travaillé) entre deux périodes de travail diminue, les congés payés diminuent.
Des secteurs de première importance (automobile, aéronautique, transport, distribution,…) annoncent des milliers de licenciements. En fait les plans de licenciements existaient avant la pandémie, mais celle-ci permet de faire passer ces plans plus rapidement que prévu initialement.
Le gouvernement annonce des « aides » aux secteurs en crise. Ce sont des milliards d’argent public qui vont au privé, sans aucune contre-parties. On n’est plus dans l’aide mais dans un pillage mafieux.
Sous couvert des mesures d’exceptions pour lutter contre la pandémie, les droits politiques et en particulier le droit de réunion et de manifestations sont fortement limités voire purement suspendu. À la traditionnelle chasse aux sorcières faisant suite à un important mouvement social, (ici celui contre la réforme des retraites), s’ajoute cette année la répression contre celles et ceux dont la tâche était de prendre soin de la santé et de la sécurité des salariés pendant l’épidémie de Covid-19. Les sanctions pleuvent depuis trois mois. Le monde du travail payera le prix fort.
Pillage du bien public, destruction des services publics dont l’hôpital, destruction du droit du travail et du droit social, accroissement du chômage de masse, lois liberticides, autoritarisme tendant vers la dictature. Voilà ce que signifie le « Quoi qu’il en coûte » de Macron. Bref, la stratégie du choc est mise en place.
Dans l’avenir, nous ne vaincrons Macron (le porte-flingue en chef du MEDEF et du CAC-40) qu’en rassemblant et lui opposant une force plus grande que la sienne.
Une Discussion sur la Situation Politique-1
October 1, 2020