Le candidat du MEDEF et de la finance a gagné le deuxième tour des présidentielles, en mobilisant de grands secteurs de la population prétendant faire un soi-disant barrage à Le Pen. On notera que certains secteurs de gauche sont eux aussi tombés dans ce piège. Maintenant, « l’enfant prodige » de la bourgeoisie et de la réaction se trouve dans une situation où il peut se vanter de dépasser les clivages entre gauche et droite ainsi que d’avoir créé chez les français un consensus comparable à celui de De Gaulle.
Cette « sainte-alliance » formée autour de Macron crée une situation propice au FN (ce, malgré la crise dans laquelle il se trouve provisoirement). Macron n’hésite pas à déclarer qu’il va poursuivre et amplifier le travail de liquidation du code du travail, pour achever l’attaque commencée avec la « loi el Khomri », en supprimant des milliers de postes d’employées dans le secteur public et tout cela en mettant en œuvre l’infâme 49-3, c’est-à-dire en court-circuitant le parlement. Le choix de son équipe montre qu’il cherche à neutraliser certains secteurs de la bureaucratie syndicale avant de lancer cette attaque contre les travailleurs. La CFDT (ce qui est classique), mais désormais également FO, cèdent au chant des sirènes. La direction de la CGT n'étant pas au niveau de combativité nécessaire, le monde du travail ne devra compter que sur lui-même, sur sa propre détermination à se défendre.
Avant les élections, nous avertissions que soutenir Macron donnerait au FN l’opportunité de feindre d’être le seul défenseur de la classe ouvrière. Ce n’était que la continuation de la ligne politique de faillite suivie par la majorité de la gauche, une ligne qui a conduit à la perte de nombreux bastions ouvriers offerts aux proto-fascistes du FN. Continuer cette politique d’identité culturelle, ainsi que soutenir la politique du « moindre mal » ne produira comme résultat que la consolidation de l’influence du FN sur la classe ouvrière.
De notre côté, nous rappelons qu'il n'y a qu'une seule voie pour empêcher la montée du fascisme et repousser les attaques de Macron et du patronat. Il nous faut un Front Unique Ouvrier, dont la ligne politique se baserait sur la défense des intérêts de la classe ouvrière à l'exclusion de tout calcul politicien. Ce Front Unique doit unir tous les partis politiques de la classe ouvrièreainsi que les syndicats. Les luttes décisives se mèneront dans les entreprises, dans les cités et les universités. Cependant, il faut également bien utiliser les élections. Pour cette raison nous appelons à voter pour LO ou le NPA là où ils se présentent. C'est l'occasion de faire les premiers pas vers le Front Unique Ouvrier, contre les attaques patronales et continuer jusqu’à en finir avec le capitalisme.