Le deuxième tour des législatives a confirmé les tendances du premier tour mais a donné la majorité absolue à Macron et à son parti, malgré l'abstention, un gros bémol mis aux attentes créées par les résultats des présidentielles. L’ex-banquier Macron est directement lié au MEDEF, les programmes étant analogues. Macron a confirmé que sa priorité reste de liquider le code du travail, en achevant le travail débuté par le PS. Son programme vis-à-vis de l’UE est ici encore conforme à ce que le MEDEF désire, soit une soumission pure et simple à l’UE et la relance du projet néo-libérale et impérialiste de l’UE. Même si les autres gouvernements étaient eux aussi complètement serviles envers le capital financier, le monde du travail va faire face à un diktat plus direct des intérêts du capital financier.
Cependant, quelle que soit l’importance de la majorité absolue de Macron et de « La République en Marche » ils sont loin d’être en position de force. La majorité de l’électorat, soit 57 %, a montré son mécontentement en s'abstenant. Les voix obtenues par le camp Macron ont diminués entre les présidentielles et les législatives. Cette situation montre que le projet de Macron et du capital financier n’a pas le soutien de la majorité de la population.
Ce qui donne un devoir impérieux et immédiat aux organisations ouvrières : répondre à toutes attaques entreprises par ce gouvernement contre les acquis de la classe ouvrière. Dans nos entreprises, dans nos cités, dans les universités et dans la rue, l'heure est à la lutte acharnée, opiniâtre, farouche contre la régression barbare qu'on nous promet.
Ces élections nous ont donné un autre moyen pour mesurer l’opinion de la population française envers ceux qui visent les acquis des travailleurs. Myriam El-Khomri, l’auteur de l’infâme loi « Travail » a perdu sa place à l'Assemblée Nationale, comme plusieurs autres ex-ministres. Manuel Valls, dont le nom est associé avec 49-3 a failli perdre sa place, malgré le soutien de Macron et LRM.
Le scandale de l’emploi fictif visant le Modem, composante de la soi-disant « majorité présidentielle », qui a donné plusieurs ministres au gouvernement a vite montré que toute la nouveauté et l’éthique promise par Macron n’était que chimères. Le nouveau gouvernement LRM-MoDem s’est vite révélé aussi véreux que les précédents.
Un autre résultat de ces élections a été la défaiteessuyée par le Front Nationale, qui n’a pas obtenu assez de députes pour former un groupe dans l’Assemblée Nationale, lorsqu’il se vantait d’être « le premier parti de la France ». Nous soulignons le fait que ce sont les luttes contre la Loi Travail qui ont empêchés ce parti proto-fasciste de réaliser une percée plus importante. Cependant cette défaite et la crise interne du FN ne doivent pas nous permettre de baisser la garde vis-à-vis de cette menace mortelle qu'est le fascisme. La lutte de classe est l’antidote du fascisme. En combattant les projets du grand capital portés par Macron, nous nous battrons du même coup contre le fascisme. Les attaques secrètement préparées par Macron ont pour but de nous faire retourner aux conditions d’avant 1936. On ne peut compter sur cette Assemblée, contrôlée par le staff technocratique et véreux de Macron et du capital financier. Soit nous les battons dans une lutte acharnée soit nos conditions de vie vont se dégrader chaque jour, jusqu’à la perte de tous nos acquis historiques, c'est à dire une plongée dans la misère sociale et les violences d'État obligatoires qui ne pourront qu'accompagner cette terrible régression. L’année dernière nous avons montré que nous étions capables de tenir tête aux offensives patronales-gouvernementales. Cependant, le compte n'y était pas. Le monde du travail ne s'est pas suffisamment mobilisé, et nous n'avons pu imposer que des recules marginaux.
Cette fois, l'enjeu est encore plus important que l'année dernière, en fait plus important que jamais depuis les années 40. Sans consciences plus aiguës, plus massivement partagées, sans mobilisations vraiment très larges, nous n'aurons plus que nos larmes et du sang à verser et sans doute pour longtemps. Alors, contre cette perspective de cauchemar construisons et exigeons de nos organisations le « Front Unique Ouvrier ». C'est la seule arme dont le monde du travail dispose aujourd'hui. Il s'agit d'unifier nos forces pour marcher et frapper ensemble, malgré les différences et souvent les divergences entre nous. Il s'agit de mettre tout le monde du travail (vous en particulier) à l'initiative.
Dans nos entreprises, dans les cités, dans les universités et dans la rue !
Maintenant : pour en sortir victorieux !