Le 31 décembre 2017, le président Macron présentait ses vœux aux Français. Selon son habitude, il a tenu à rappeler
qu’il était le Président de tous les français. Comme s'il en doutait lui-même.
Rappel
Sur ce point, rappelons les résultats des élections du printemps 2017 :
✗ Présidentielles :
- au 1er tour des présidentielles le candidat Macron a obtenu : 8 656 346 de voix, soit 18,19 % des inscrits et 24,01 %
des exprimés (avec 10 578 455 d’abstention soit 22,23 % du corps électoral). Souvenez-vous bien de ces 18,19 %, ils
sont à comparer au résultat du second tour des législatives.
- au second tour Macron a obtenu : 20 743 128 de voix soit 43,61 % des inscrits et 66,10 % des exprimé. On note que
12 101 366 d’électeurs se sont abstenu (soit 25,44 % des inscrits) à qui il faut ajouter les votes blancs et nuls soit
finalement plus de 34 % d’électeurs qui ont refusés de faire un choix entre Macron et Le Pen, (ce qui est déjà un
record). Encore convient-t-il ici de souligner que son score n’est pas dû à un engouement des Français pour l’exbanquier
d’affaires de chez Rothschild mais plutôt au « jeu » politicien des partis de droite et dits de gauche qui ont
appelé à voter Macron « Pour faire barrage au FN ». Comme si l’on pouvait éteindre un incendie en jetant dessus un
sceau d’essence. (Un jeu de trompe couillon, comme disait feu Raymond Barre). Enfin, votre résultat est le pur produit
des plusieurs décennies de discrédits et de compromission des partis « traditionnels », travail de sape auquel vous avez
pris part, et qui conduit les consciences à l'affolement et le pays au chaos.
✗ Législatives :
- Mais les législatives furent encore plus ravageuses pour les prétentions présidentielles à être le président de tous les
Français. Au second tour, les candidats soutenus par Macron ont obtenu : 7 826 245 de voix soit 16,55 % des
47 293 103 inscrits, et 27 128 488 (57,36%) d’abstentionnistes à qui il convient d’ajouter les votes blancs (1 409 784
d’électeurs soit 2,98 %) plus les votes nuls (578 765 électeurs soit 1,22 %). Ce sont au total 61,56 % des électeurs qui
ont refusé de voter pour les candidats du Président. C’est un record historique. Le ci-devant Macron est le plus mal élu
de toute la 5e
République. On comprend alors la présidentielle obsession à marteler «Je suis le président ! Je suis le
président !... », ça tient de la méthode Coué et on l'imagine, la nuit, cauchemardant à voix haute.
Par quelque bout que l’on prenne le problème, 18,19 % et 16,55 % du corps électoral ça s’appelle une minorité. Quant
à sa majorité en terme d’élus à l’Assemblée Nationale, elle tient à des dispositions arbitraires, particularité française que
l’on nomme scrutin majoritaire et qui donne un bonus ahurissant au gagnant. C’est ce que la bourgeoise nomme
démocratie.
Alors résolument NON Monsieur le Président ! Vous n’avez pas été élu par LES Français mais seulement par
une minorité d’entre-eux. Ceci est factuel.
Quand monsieur Macron, le porte-flingue du MEDEF, affirme dans ses vœux qu’il mènera jusqu’au bout les réformes
que LES Français ont demandés. C’est un mensonge. En plus d’être le Président des riches c’est aussi le champion des
menteurs. LES Français ne lui ont pas demandé les réformes qu’il impose (en particuliers aux plus faibles, les salariés et
les chômeurs - qui sont des travailleurs que le patronat a privé de travail, et les retraités, qu’il stigmatise). Seuls 16,55 %
à 18,19 % (nettement moins d’un quart) des électeurs ont votés pour ces réformes.
Mais quand bien même une majorité confortable aurait voté pour ce président des riches, la politique qu'il met en
œuvre a commencé à faire des morts1
. D’autre viendront inévitablement. Les media serviles parleront sans doute
d’accidents. Nous affirmons au contraire vigoureusement dès aujourd’hui que ces morts n'auront rien d'accidentels car
ils auront été prémédités. Aussi ces condamnés à morts sur ordonnances n’ont pas de devoirs plus sacré, plus impérieux
que de se défendre alors qu'ils sont encore vivants, contre vous M. le Président, contre vos ministres, contre vos
députés, contre vos nervis. Car une loi (ou un décret) qui annonce qu’elle va tuer est une loi scélérate, et contre de
telles lois il y a au dessus d’elles, une loi, écrite ou non écrite mais universelle et plus forte que toutes les autres :
1 Une femme de 43 ans, en contrat aidé à l’Ehpad de Cunlhat, dans le Puy-de-Dôme s’est suicidée, mardi 9 janvier 2018 à son
domicile, soit le lendemain du jour où elle a appris que son contrat aidé était supprimé. Des contrats aidés que Macron a décidé
de restreindre drastiquement. L’un des décrets Macron consiste à fusionner les organisations représentatives du personnel en une seule structure. Exit
donc les CHSCT, dont les premiers embryons remontent à 1890 (ce sont donc 130 ans de luttes ouvrières que Macron liquide en un décret). Cette
disparition entraînera inévitablement des morts supplémentaires au travail (plus de 500 par an déjà aujourd’hui), des accidents du travail, des burn-out, des
suicides, et certainement aussi par répression patronale-policière lors de conflits entre travail et capital. Ces morts seront les conséquences directes des
réformes Macron, et il faudra bien qualifier cette politique de criminelle, et ces crimes seront des crimes de sang, et ils auront été prémédités. Les auteurs
de ces crimes sont des félons, ils devront rendre compte devant la justice, les travailleurs doivent prendre date.
le droit à la vie.
Au ci-devant Macron et à ses complices et mandants, nous disons solennellement ceci : vous, les néo-libéraux, vous
avez acquis la conviction que vous pouviez ne plus payer le prix de la paix sociale, (certains font déjà de
« l'optimisation fiscale »), en soumettant le monde du travail à l'arbitraire patronal, en dépréciant les salaires, en volant
les locataires à basses ressources, en même temps que vous réduisez à rien l'impôt des riches, vous avez déclaré la
guerre aux pauvres, aux travailleurs, aux chômeurs, aux retraités, aux femmes, aux jeunes, aux immigrés, votre
politique est criminelle et vos crimes sont des homicides. Mais si pour l’heure vous gagnez, VOUS mettez toute cette
majorité (et pas 16 % ou 18%), travailleurs des services et de l'industrie - plus de 50 % de la population française, en
état de légitime défense. VOUS mettez cette grande majorité devant l’alternative suivante : crever par vos loi
(quasiment de vos propres mains) ou se défendre et vous vaincre.
Dans « L A M A C H I N E D E G U E R R E M A C R O N , un danger de régression sociale, politique et
anthropologique inédit depuis les années 1940 » que vous trouverez ici2
l’auteur, Jean-Marc Royer écrit :
« Les élections du printemps 2017 ont ouvert une situation politique sans un précédent aussi grave depuis les années 1940.
Elle ne se caractérise pas uniquement, comme voudraient nous le faire croire tous les médias aux ordres, par la
décomposition des machines électorales partidaires […] Il ne s’agit pas seulement d’une mise en cause de tout ce qui reste
des acquis sociaux. En effet, tapies derrière des « mesures faciales positives », toutes les propositions du programme de
Macron ont été conçues comme des armes de destruction massive du socius. Autrement dit, il y a derrière chacune d’entre
elles tout un programme finement élaboré de déconstruction du lien social. En fait, les projets offensifs de ce gouvernement
sont d’une ampleur et d’une profondeur inédites, ce qui risque d’engendrer des régressions telles, que c’est au niveau
anthropologique, c'est-à-dire dans la manière de se conduire, de vivre, de penser, d’imaginer, et même de résister, que ces
bouleversements pourraient se traduire. Dans ces conditions, il est inutile de préciser que si ce programme parvenait à être
mis en place, ce sont les possibilités mêmes de remettre en cause le système capitaliste qui seraient obérées. D’où l’urgence
de s’y opposer avec la dernière énergie en ayant pleinement conscience des enjeux colossaux dont il s’agit ». (Nous
soulignons).
Sans rire, les media ont vu dans les vœux présidentiels un volet social. Alors voila pour le volet social : le 17 octobre,
le big-boss du Medef et patron du Président, le ci-devant Gattaz, avait plaidé en faveur d’un « contrôle journalier ou
hebdomadaire » des chômeurs. Proposition tout naturellement justifiée par la clique gouvernementale appuyée par la
droite. Mardi 26 décembre 2017, Emmanuel Macron interrogé par LCI sur le sujet, a estimé qu’il n’y avait « rien de
choquant » à instaurer un contrôle des chômeurs, sans pour autant que ces règles signifient « poursuivre chacun ». « Je
crois qu’il y a un fort consensus autour de ça (...) Les quelques-uns qui abusent des règles, il est normal qu’ils soient
contrôlés », a affirmé le chef de l’État.
Le 27 décembre Le Canard enchaîné publiait une note confidentielle (confirmée depuis) du ministère du Travail
indiquant que « le gouvernement préconise un contrôle accru des chômeurs ». Si Pôle emploi estime que le chômeur ne
recherche pas assez activement du travail, s’il refuse une formation ou deux offres d’emploi jugées raisonnables, des
sanctions renforcées seraient prises : réduction de moitié des allocations pendant deux mois (au lieu de 20 %
actuellement) et, s’il récidive, suppression complète pendant deux mois. Cette note envisage de demander aux chômeurs
un compte-rendu mensuel pour prouver leur bonne volonté à chercher un emploi. Ce rapport rend responsables les
chômeurs d’une situation qu’ils subissent. Car enfin, si les chômeurs ne trouvent pas de travail, c’est que le patronat a
licencié à tour de bras ces dernières décennies et continue de le faire comme le lui permet désormais la Loi Travail 2, ce
que montrent Mulliez avec Pimkie ou Tavares avec PSA. La note ministérielle se garde bien de préciser ce qu’est une
offre raisonnable. Car pour cette clique de très grands délinquants, une offre est raisonnable même si le salarié perd par
rapport à son ancien salaire (certains avancent le chiffre de -10 %, on a même entendu -20%). L’offre reste raisonnable
même si vous ne pouvez plus travailler dans votre domaine de compétences, même si le nouvel emplois est situé très
loin de votre domicile, le journal de 20h de « France 2 » du 10 janvier 2018 jugeait même que 150km restait
raisonnable. Ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, modifie la loi pour permettre au patronat de licencier plus
facilement, réduire le nombre de travailleurs dans les entreprises et intensifier l’exploitation. (Non pour permettre
d'embaucher contrairement à ce que prétend Macron et sa clique, mais pour accroître les bénéfices des actionnaires). Ce
sont le patronat et les gouvernements successifs qui sont à l’origine du chômage. Qu'importe, les chômeurs font l’objet
d’une campagne incessante qui affirme que c’est parce qu’ils ne cherchent pas assez qu’ils ne retrouvent pas un emploi
et que, finalement, ce sont eux les responsables du chômage. Cette campagne abjecte est relayée et amplifiée par les
media aux ordres. Oui ! ce gouvernement est bien le gouvernement des riches et c'est pourquoi il est anti-ouvrier
et anti-social. Et les media sont complices. Les vœux-diversions présidentiels n'y changent rien.
Dans le même temps, la réforme de l’ISF offre un beau cadeau aux plus riches, qui bénéficie notamment à Muriel
Pénicaud, ministre du Travail, (62 000 € d’économies pour elle au titre de cette réforme) mais aussi à d’autres membres
du gouvernement. S’agissant de la même Muriel Pénicaud on apprend par une information révélée par le Canard
Enchaîné mercredi 20 décembre qu’elle s’est rendue coupable de 671 infractions au code du travail (relevé par
l’inspection du travail) datant de la période - récente - où elle était à la tête de Business France. 671 infractions !
Pénicaud n’a pas attendu d’être ministre pour détester le code du travail. Ce qui n’efface pas que chez Danone,
Pénicaud a gagné 25 000 euros de revenu par emploi supprimé Après les révélations sur sa vente de stock-options
lorsqu’elle était DRH de Danone, Muriel Penicaud a tenté d’étouffer l’affaire mais les faits sont têtus. Et cela n’est que
la partie visible de l’iceberg.
Oui ! CE GOUVERNEMENT EST UN GOUVERNEMENT DES RICHES. L’impunité pour la grande
délinquance en cols blanc, la double peine pour les exploités et victimes de la barbarie capitaliste.
Des vœux aux faits-Mythes, propagande et obstination du réel
March 5, 2018