Nous condamnons l'acte barbare de Conflans, mais nous refusons l’instrumentalisation qu’en fait Macron
Vendredi 16 octobre, en banlieue parisienne, un enseignant, Samuel Paty, a été décapité par un jeune homme Russe d’origine Tchétchène et par ailleurs intégriste islamiste. La barbarie djihadiste, alimenté par la terreur impérialiste au Moyen Orient et en Afrique, instrumentalise l'Islam pour imposer une politique assassine qui a tué et tue encore.
Nous, militants révolutionnaires de ROR, partisans de la révolution prolétarienne, condamnons sans aucune réserve cet assassinat barbare. Nos pensées vont à sa famille, ses proches et ses élèves.
À l’appel de plusieurs organisations (la FSU, la CGT-Educ, SOS Racisme,…) des rassemblements se sont tenus ce dimanche, rassemblements où nombre de professeurs ont exprimé leur émotion. Au nom d’une humanité libre et émancipée, nous combattons toutes les formes d’obscurantisme, tous les préjugés et ségrégations basés sur l’origine, les convictions philosophiques ou religieuses, sur le sexe. Nous ne faisons aucune exception à ces principes. Pour autant, nous sommes également attachés à certains principes nés dans la foulée de la révolution de 1789, et dans l’opposition aux calamités des guerres de religions que notre pays a connu. Nous sommes également attachés aux principes de liberté de conscience. Nous reconnaissons donc à chacun.e la liberté de croire ce que bon lui semble, et défendons ce droit pour toutes et tous, contre tous les intégrismes. Mais nous combattons en même temps et non contradictoirement pour l’émancipation du genre humain c’est-à-dire pour débarrasser nos semblables des conceptions archaïques, cléricales-féodales, patriarcales etc. qui encombrent les esprits et enchaîne les individus.
Cependant, ce crime a immédiatement été instrumentalisé par la bourgeoisie française, toutes tendances politiques confondue. C’est pourquoi nous dénonçons, en même temps que l’assassinat de S. Paty, les manœuvres à la fois perverses, malintentionnées et indécentes auxquelles ont donné lieu ce crime. Nous refusons l’union sacrée avec la bourgeoisie française.
Or, tout ce que cette bourgeoisie française compte de réactionnaire est venu s’incruster dans les manifestations pour les récupérer et les détourner de leurs buts initiaux. C’est ainsi qu’on a vu Macron et Blanquer se parer des habits des défenseurs de la laïcité et de la démocratie. Nous refusons la fausse dichotomie imposée par la bourgeoisie française, soit les méchants islamistes contre les gentils laïcs. Nous refusons l’islamophobie alimentée par ce gouvernement raciste. Nous combattrons la répression visant la population musulmane.
Avec Macron et Blanquer (et tout le nauséabond staff macronien), il y a aussi, les Valls, les Ciotti, les Estrosi, les Jacob, et... les Le Pen. Avec ces individus seront aussi présentes les idéologies dont ceux-ci sont porteurs : nationalisme (et les variations sur le thème de l’union nationale entonné par Macron depuis le début de la pandémie), chauvinisme, racisme, et toutes les politiques anti-sociales et anti-ouvrières mises en œuvre par tous ces représentants du néolibéralisme et du fascisme depuis des décennies. L’Union Nationale que réclame Macron et la bourgeoisie nie la division de la société en classes antagoniques et enchaîne donc le monde du travail au patronat, en subordonnant les intérêts des classes laborieuses aux intérêts des patrons. C’est pourquoi nous la dénonçons. D’autant que cette prétendue union nationale est excluante des étrangers et donc facteur de division. Au contraire nous proclamons « Prolétaires de tous les pays, unissons-nous ! » Ces bourgeois ne représentent à aucun titre le monde du travail et entre autres pas les enseignants. Quand on est enseignant, soignant.e.s ou ouvrier.e, et conscient de tout le mal que la politique macronniene a fait au pays, on ne peut défiler derrière Macron et Blanquer. Le 14 octobre Macron disait "Nous avons besoin les uns des autres", ce n'est qu'une nouvelle variation sur le thème de l'Unité Nationale qu'il tente de faire partager par tous depuis le début de la pandémie. Non ! Nous n'avons pas besoin ni de Macron, de Blanquer ni d'un(e) seul(e) de cette tribu malfaisante d'intégristes du capitalisme. On n’a jamais vu tant de partisans de la laïcité dans les sphères du pouvoir. Hier (mais encore aujourd’hui) ils attaquaient l’école publique, la laïcité et la République depuis l’intérieur de cette République, aujourd’hui ils seraient les champions de la République et de la laïcité. En plus d’être des menteurs, ces gens, nous prennent pour des imbéciles.
À côté des intégristes djihadistes auto-radicalisés, il y a les intégristes autoradicalisés du "néo-libéralisme" et les 40 000 morts du Covid. La réaction est à la manœuvre. Les catégories sociales populaires n'ont rien à faire dans cette Union Sacrée, au contraire, elles ont tout à y perdre. Ce dimanche, la gauche faillie, s’est rangée tout entière derrière Macron et toute la réaction. Elle n’a rien trouvé de mieux que de reprendre en cœur les discours venimeux de Macron-Le Pen, Valls, Ciotti et consort.
Il n’échappe à personne que la campagne électorale pour les présidentielles de 2022 est commencée. Et il n’échappe pas non plus que Macron, dont le bilan de sa politique anti-sociale est calamiteux et le marginalise, s’efforce de placer cette campagne sous le signe du racisme et de l’islamophobie, espérant conquérir une fraction significative de l’électorat le-peniste.
Au contraire, contre les diversions, nous mettrons en avant la question sociale, celle du droit du travail anéanti par la loi El-Khomri et par les ordonnances Macron. Nous mettrons en avant la question de la reconstruction de notre système de santé et en premier lieu de l’hôpital public dont la destruction explique le nombre de morts. Nous mettrons en avant les luttes des cheminots et des agents de la RATP contre la privatisation. Nous mettrons en avant la lutte des enseignants, des lycéens et parents d’élèves et des étudiants contre le dynamitage de l’enseignement public et de l’Université. Nous mettons en avant la lutte contre la destruction de nos retraites. Nous mettons en avant le contrôle ouvrier. L’ensemble de ces contre-mesures forme un tout cohérent que nous nommons la Révolution. Nous n’attendons rien, ni d’un Macron, ni d’un autre identique à lui, ni de Le Pen, ni d’une gauche traîtresse et faillie, et nous ne voulons pas d’une énième République bourgeoise. Seul un mouvement massif de toutes les catégories populaires et en premier lieu de la classe ouvrière a le pouvoir de réparer ce que les capitalistes s’acharnent à casser depuis des décennies et d’imposer une autre société.
Le capitalisme pourrissant engendre des monstres. Contre ces monstres, l’ensemble des catégories populaires et plus particulièrement la classe ouvrière n’a pas d’alternative que la révolution prolétarienne, celle du XXIe siècle. Contactez-nous pour en parler ensemble.