December 6, 2021

Front Unique Ouvrier, autodéfense ouvrière

contre la menace fasciste !

À quelques mois des présidentielles de 2022, il est temps de faire le point sur la situation politique en France fin 2021, en esquissant un bilan (incomplet, donc) du quinquennat Macron : très bénéfique pour la bourgeoisie en générale et pour les plus riches en particulier, il est catastrophique pour la classe ouvrières et toutes les autres fractions de classe populaires.

Le danger fasciste donne aux organisations ouvrières (syndicales et politiques) des responsabilités nouvelles et lourdes : l’organisation de l’autodéfense ouvrière et la constitution d’un Front Unique Ouvrier.

En 5 ans, Macron aura imposé les lois les plus réactionnaires, les plus anti-sociales, les plus anti-ouvrières que la France ait connue depuis 1940.

Mais il y a encore plus grave, si c’est possible : l’accumulation de lois liberticides, le dynamitage systématique par la bourgeoisie elle-même de ses propres institutions, de la république et de la démocratie bourgeoise, des libertés individuelles et collectives (bien que déjà limitées), la criminalisation de toute opposition et, finalement, le procès de fascisation qui est arrivé à son point de basculement.

Trois des premières mesures, décidées par Macron et mises en œuvre immédiatement après sa prise de fonction, résument à elles seules toute la politique encore à venir de ce président le plus mal élu de toute la Ve République :

1) diminution des APL (aides personnalisées au logement), un coup porté aux moins riches et en particuliers aux personnes agées ;

2) réduction de l’ISF (Impôts sur la fortune) aux seuls biens immobiliers, mesure dont seuls les plus riches sont bénéficiaires (il faut ajouter la baisse de l’impôt sur les sociétés et le prélèvement forfaitaire unique). « Les gens qui réussissent » réussissent grâce à la main très visible du premier de cordée, les autres, ceux qui ne sont rien mais sont illettré(e)s et coûtent un pognon de dingue.

3) achat pour un montant de 22 millions d’euros d’armes et de munitions à l’intention des ‘‘Forces de l’Ordre’’[1]

Immédiatement, et sans se tromper de beaucoup, les classes populaires ont nommés Macron, « Le Président des riches ». En fait, il n’est pas le président des riches mais le chef des porte-flingues d’une mafia nommée Medef, CAC 40, BCE et UE, etc. Lui-même le dit : « Je ne suis pas l’enfant naturel du temps calme en politique, je suis le fruit d’une forme de brutalité de l’histoire, d’une effraction ». En effet, la politique de Macron n’est qu’une suite de très grandes brutalités. Brutalités économiques, sociales, idéologiques (via des média aux ordres), imposées par une grande brutalité policière, judiciaire, et médiatique qui stigmatise, criminalise et puni les classes laborieuses.

Commençons ce bilan (partiel), par les plus de 100 000 morts du covid19 (chiffre annoncé au printemps mais compte non tenu des morts en EHPAD ou à domicile). En fait, il est mensonger de prétendre les morts on été tué par le virus. Certes, le virus à lui seul aurait tué, mais ces 100 000 morts sont beaucoup plus la conséquence de la politique néolibérale que que celle du seul virus : fermetures d’hôpitaux publics, fermetures de lits – selon les sources ce sont de 80 000 à 100 000 lits qui ont disparu en 20 ans –, manque de matériel (pas de gants, pas de masques, pas de charlottes, pas de sur-blouses, pas de gel hydroalcoolique, pas de respirateurs, pas d’oxygène,…), manque de personnels, désorganisation volontaire de la part des ministres successifs, du haut encadrement de l’hôpital, mettant en œuvre les mesures ministérielles. Une telle désorganisation est criminelle et mériterait à elle seule que les responsables soient déférés devant la justice. Mais le crime est aggravé parce que Macron (et ses complices, ministres de la santé successifs, Buzin et Véran) a poursuivi la destruction de l’hôpital public alors que la pandémie faisait rage. En maître Tartuffe, il a ensuite feint de s’offusquer devant les conséquences de ses actes et a donc ouvert une enquête en trompe-l’œil pour savoir pourquoi de nombreux postes n’était plus pourvus (une pénurie de personnel qu’il a lui-même organisé) dans ce secteur de la santé qui depuis des décennies a subit destructions sur destructions de la part de tous les ‘néolibéraux’ (UMP/LR et PS) qui se sont succédé aux gouvernements depuis 40 ans. Macron avait déclaré en insistant lourdement que nous étions en guerre, puis il s’était auto-proclamé général commandant-en-chef de cette guerre contre le virus. Force est de constater que Macron est un général à la Nivelle (les 100 000 morts le prouvent). À moins qu’il faille changer de critères et qu’en réalité, l’ennemi de Macron n’ait pas été le virus mais la population qui exige des services et protections qui « coûtent un pognon de dingue ! ». On ne peut ‘en même temps’ distribuer des dividendes par milliards et payer du personnel soignant, des enseignants, des postiers,… Macron a choisi le camps des capitalistes, contre la population.

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Or, les capitalistes ont toutes les raisons d’être satisfaits de leur port-flingue Macron. L’un après l’autre, les rapports annuels de l’Oxfam[2] montrent l’enrichissement croissant des très riches et l’appauvrissement des pauvres, des salariés comme des chômeurs et des retraités. « Après la crise financière de 2008, l’État se retrouve de nouveau au chevet des grandes entreprises françaises. Au-delà des impacts sanitaires, la crise du COVID-19 a mis en lumière les limites et les fragilités d’un modèle économique qui crée des inégalités en temps de croissance et expose les plus vulnérables, notamment les femmes, en temps de crise ». « Au cours des premiers mois de la pandémie, l’effondrement des marchés boursiers a vu les milliardaires, qui comptent parmi les plus gros actionnaires, accuser des pertes importantes. Ce revers a toutefois été de courte durée. En seulement neuf mois, les 1 000 milliardaires les plus fortunés, principalement des hommes blancs, avaient recouvré toutes leurs pertes. Grâce à un soutien sans précédent des gouvernements pour leur économie, le marché boursier a prospéré et enrichi les milliardaires alors même que l’économie réelle est confrontée à la pire récession depuis un siècle. À titre de comparaison, suite à la crise financière de 2008, il avait fallu cinq ans pour que la richesse des milliardaires retrouve son niveau d’avant la crise. À l’échelle mondiale, les milliardaires ont vu leur fortune augmenter de 3 900 milliards de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020. Tout simplement effarant. Leurs fortunes cumulées s’élèvent désormais à 11 950 milliards de dollars, ce qui équivaut aux montants dépensés par les gouvernements du G20 pour faire face à la pandémie 30 . Les 10 milliardaires les plus riches ont quant à eux vu leur fortune augmenter de 540 milliards de dollars au cours de cette période ». « Ces inégalités résultent d’un système économique biaisé, qui s’appuie sur des logiques d’exploitation et qui prend racine dans l’économie néolibérale et la confiscation du pouvoir politique par une élite ».

De son côté, le magasine « Challenges » publie chaque année son classement des 500 premières fortunes professionnelles de France. Le classement de l’été 2021, plus récent, confirme ce que dit l’Oxfam. C’est la fête pour les riches et les très riches. En un an de crise sanitaire, les 500 plus grosses fortunes de France ont augmenté leur patrimoine de 300 milliards d’euro, soit une augmentation de 30 % et leur fortune globale approche les 1000 milliards. La France de Macron peut s’enorgueillir de ses résultats excellents (pour les patrons) elle est le pays d’Europe où les milliardaires s’enrichissent le mieux. Merci Macron. Dans le même temps, environ 8 millions de personnes ont dû recourir à l’aide alimentaire.

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Il y a des années déjà que la presse « découvrait » l’ampleur de la fraude fiscale, souvent maquillée en « optimisation fiscale ». Les scandales n’ont pas pris fin pour autant. Les Pandora-Papers, font suite aux Lux-Leaks, aux Panama Papers, aux Paradise etc,... : ce sont des centaines, voire des millions de milliards qui sont détournés et manquent pour l’enseignement, la santé, des services publics dignes de ce nom,... mais, curieusement, cette fois, Macron ne s’offusque plus, ne dénonce plus le ‘‘pognon de dingue’’ (les aides et minima sociaux), parce que cela profite aux plus riches, et à eux seuls. Si cela nous choque, nous met en colère, Macron trouve avec les très riches que c’est le bon ordre des choses. Non content de laisser les ultra-riches piller le pays, en plongeant de plus en plus de gens dans la misère, Macron en rajoute : dans le cadre de son « Quoi qu’il en coûte » il distribue des milliards d’argent public aux très grands capitalistes sans contre-partie. Il faut bien le comprendre : le « Quoi qu’il en coûte » veut dire en fait quoi qu’il vous en coûte, à vous la classe ouvrière, à vous catégories populaires.

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L’une des conséquences de la crise ce sont les prix qui flambent (gaz : +75 % d’augmentation en un an),  l’électricité (+50 % en 10 ans), les carburants (+14 % en un an), les loyers, les fruits et légumes, le pain (+ 30 % d’augmentation en un an sur le prix du blé), la viande, les pâtes alimentaires, les pommes de terre etc. Ce, pendant que le patronat exerce partout une forte pression à la baisse des salaires. Il y a quelques années  encore, Macron propageait une pseudo théorie, celle du ruissellement (l’argent qui ‘coule’ des riches vers les pauvres). En réalité le ruissellement existe bien, sauf que ce sont les pauvres que Macron vole pour donner aux très riches. Le président de l’UIMM, Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, vient d’interpeller le gouvernement en réclamant un « nouveau choc de compétitivité ». Traduction : il réclame 30 à 35 milliards d’euros de baisses d’impôts[3] (pour les patrons). Mais ce qui est une baisse pour les patrons est une hausse pour « le petit peuple » qui lui payera.

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Le bilan ne s’arrête pas là : Macron accuse les chômeurs d’être responsables de leur chômage, alors que c’est lui (avec ses ordonnances – et plus tôt encore, avec la loi El Khomry, puisque c’est également lui qui est à l’origine de cette loi) qui a rendu possible le licenciement sans motifs autres que le bon vouloir du patron. Alors le porte flingue du MEDEF annonce le 9 novembre 2021 qu’à compter du 1er décembre 2021 les conditions d’accès aux droits à l’assurance chômage seront durcie. C’est la pire attaque contre l’assurance chômage depuis sa création. Cette « réforme » va impacter les plus fragiles. 1,15 millions de personnes verrons leurs droits baisser drastiquement (en moyenne de 17 % à 40 % pour les 400 000 plus précaires). Cette « réforme » est aussi une agression contre les salariés qui vont subir des pressions accrues pour des salaires et conditions de travail très dégradées.

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Cette « réforme » de l’indemnisation chômage est cohérente avec une autre mesure importante de Macron. Le gouvernement ferme des classes mais envoie collégiens et lycéens se faire ‘‘éduquer’’ au SNU (Service National Universel), par des militaires, (dont on connaît la finesse et la grande pédagogie) puis, quand ces jeunes (entre 15 et 17) auront été ‘‘bien éduqués’’, le Parrain Macron les contraindra à accepter des jobs précaires avec le ‘‘Contrat d’engagement’’ en faisant une ‘‘offre que les jeune ne pourront pas refuser’’ : travailler 15 à 20h par semaine pour un montant maximum de 500 euros.

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Gaver les riches et les très riches en pourrissant la vie des classes populaires est le grand proje-e-e-et de Macron : depuis le jeune age jusqu’au grand age. Après avoir été embrigadés dans l’école-armée, le jeune devenu travailleurs (s’il a la ‘chance’ de n’être pas chômeur) sera peut-être travailleur, ou intermittent travailleur-chômeurs, en tout cas salarié Kleenex (jetable après usage), avec un salaire qui ne permettra pas de vivre. Et peut-être un jour, (s’il a survécu) sera-t-il retraité. Eh bien, ici encore Macron est à la « réforme ». La réforme des retraites (à laquelle Macron n’a pas renoncé) va plonger une majorité de retraités dans la misère. À moins qu’un bon coup de pied, là où il faut, n’envoie le casseur apprendre à plonger, et de préférence dans une piscine vide. Attention cependant ! Un seul coup de pied risque de ne pas suffire : Macron a plein de sosies, tous candidats comme lui à pourrir la vie des gens. Vider Macron est possible mais si ce ne sont pas TOUS les néolibéraux qui sont vidés avec lui (en fait tous les pro-capitalistes), nous nous retrouverions au point de départ.

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Après les jeunes, les travailleurs, les chômeurs et les vieux, ce sont les malades auxquels Macron s’attaque. Les rapports du « Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie » (HCAAM) dynamitent la  branche santé de la protection sociale (en claire : destruction de la Sécurité Sociale). Le projet « Grande Sécu » (PLFSS) présentée par le sinistre O. Véran est une immense arnaque. Le but est d’économiser 19 milliards d’euros. Ce ne sera pas du tout une économie pour les assurés que nous sommes puisque nous payerons par d’autres canaux (augmentation de la TVA, de la CGS – contribution sociale généralisée – etc) que le mode actuel de financement. Les exonérations d’impôts du « quoi qu’il en coûte » offert au capital ont achevés de ruiner notre Sécurité Sociale, qui est financée par les cotisations dont Macron dispense le patronat. Le nombre de médicaments « déremboursés » augmentera. La privatisation généralisée est là, l’effondrement de l’hôpital public également. Nous pourrons enfin, comme aux USA, crever sur les marches à l’entrée des hôpitaux privés. Le projet de société est déjà bien ébauché avec ce qui précède. Très favorable aux riches et très riches, il est invivable pour la classe ouvrière et les catégories populaires.

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Cependant, à ce bilan, déjà lourd, il faut encore ajouter un volet non directement économique, lui aussi correspond à un choix de société et il est encore plus effrayant que le volet économique : c’est le dynamitage de la République bourgeoise par la bourgeoisie elle-même, le dynamitage de sa propre démocratie, le prétendu État de droit abattu à bout portant par l’exécutif qui multiplie les lois liberticides. Lois « Sécurité Globale », « Séparatisme », « Schéma national du maintient de l’ordre », décrets du 2 décembre 2020 portant sur le fichage massif et systématique de la population[4], extension des fichiers PASP, GIPASP, EASP, avec mention des convictions religieuses, politiques, de l’engagement syndicale, associatif. Ce, en parallèle avec l’impunité policière, de la gendarmerie,… avec régression des droits à l’information et une presse que Macron n’a de cesse de museler, mise en cause du droit de manifester,... attaques du droit de la défense avec perquisitions possibles des cabinets d’avocats,… reconnaissance faciale, logiciels de « deep learning » ou « machine learning », usage de drones dès aujourd’hui et à terme de robots tueurs[5]. Nous avons déjà un pied dans un monde dystopique, un monde dictatorial où il ne fait pas bon vivre. Macron et les néolibéraux-protofascistes (devenu fascistes) nous promettent d’aller jusqu’au bout de ce cauchemar.

Oui ! Nous avons déjà un pied dans ce monde là quand Macron décide de confier à la police la gestion de la conflictualité sociale née de sa politique antisociale. Nous avons déjà un pied dans ce monde là quand à la suite de l’assassinat de George Floyd aux USA, et après les manifestations anti-racistes qui ont suivie en France, les flics ont manifestés en uniforme (ce que la loi interdit) ont exercé des pressions le Président de la République pour 1) qu’il change de ministre de l’intérieur, 2) pour accorder encore plus d’impunité aux flics.

Dans les pays bourgeois ‘normaux’ c’est l’exécutif qui donne les ordres aux forces de police ; sous Macron, c’est le Président de la République qui vient prendre ses ordres auprès de syndicats policiers proto-fascistes qui affirment que « le problème de la police c’est la justice ». Tout cela a fait de la France un État policier.

On a vu plus haut comment Macron avait acheté une première fois du matériels de guerre destiné au « maintient de l’ordre », puis une seconde fois, puis encore, et encore, et cela, pour des montants inimaginables. Le pouvoir macronien ne tient plus que par le stock de grenades des flics et des gendarmes. La banqueroute est totale si l’on ajoute qu’avec le pseudo débat Darmanin / Le Pen (voulu par Macron, Darmanin étant en mission commandée) en février dernier, Macron avait lancé le signal d’une offensive de grande ampleur de l’extrême droite (campagne contre le prétendu ‘‘islamo-gauchisme’’ à l’Université et dans la société), campagne d’inspiration nazie (‘‘islamo-gauchisme’’ vs ‘‘judéo-bolchévisme’’), qui a donné le signal à l’extrême droite qui, de proto-fasciste (c’est à dire qui n’avoue pas son fascisme, une sorte de fascisme honteux et qui, du moins en apparence, n’est pas armé) est devenue fascistes avérées, à l’offensive et armée. Des flics échangent des propos ouvertement racistes et néonazis sur des réseaux sociaux et ne sont pas inquiétés, des généraux retraités ou d’active menacent le pays d’un coup d’État et annoncent des milliers de morts, et ne sont pas inquiétés. La droite parlementaire (devenue elle aussi fascisante) en profite pour faire de la surenchère. Elle se déclare plus à droite que Macron, qui lui-même venait de se positionner plus à droite que Le Pen (c’est ce que Darmanin a dit à Le Pen lors du faux débat télévisé).

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Macron n’a jamais été un rempart contre le FN/RN. Il est plutôt l’antichambre du fascisme, le plus court chemin qui y conduit, une sorte de cheval de Troie.

Le quinquennat Macron nous a conduit jusqu’au terme du procès de fascisation (commencé dans les années 1982 83), à la limite du point où tout peut basculer. Le fascisme est un péril de mort pour la classe ouvrière et les catégories populaires. Il donne des responsabilités considérables pour les organisations ouvrières (syndicales et politiques). La constitution du Front Unique Ouvrier est de première urgence. Ce Front Unique permet à des organisations différentes et qui ne travaillent habituellement pas ensembles de se concerter et d’agir de concert contre le danger commun. C’est aussi dans le Front Unique que la question vitale de l’autodéfense ouvrière, de la clandestinité et de l’armement du prolétariat trouvera une réponse concrète. Un bulletin de vote n’arrête pas le fascisme. Le Front patriotique Manuel Rodriguez au Chili a su conduire une opération qui a failli coûter la vie au Général dictateur Pinochet. Et même sous Hitler, il y a eu une résistance ouvrière dont on ne parle presque jamais. Ce qui montre que même sous la dictature il est encore possible et nécessaire de lutter, mais dans des conditions plus difficiles.

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À cette politique à l’intérieur, s’ajoute une politique étrangère qui renforce le caractère impérialiste de la bourgeoisie française et de son État. Les budgets militaires mondiaux explosent[6]. La macronie n’est pas en reste, et avec les budgets, les interventions militaires se multiplient. La politique que Macron conduit en Afrique est criminelle au sens strict, c’est à dire qu’elle a déjà tué, tue et tuera encore.

Mais il y a pire encore, si c’est possible. Des grandes manœuvres militaires de l’OTAN (auxquelles la France participe) aux frontières orientales de l’UE, ont eut lieu début 2020, puis en 2021 et sont encore prévues en 2022. Elles mobilisent à chaque fois des dizaines de milliers de soldats de pratiquement toutes les puissances impérialistes. D’autres manœuvres dans l’Océan Indien et l’Océan Pacifique sont annoncées pour 2022. Macron a franchi un pas en permettant que des troupes et matériels US débarquent dans des ports français, La Rochelle en juillet 2020 et Calais en février 2021, et pour la première fois depuis 1966, qu’ils s’installent même provisoirement dans des bases françaises. 4 bombardiers lourds B52, capables de porter des bombes atomiques, ont sillonné le 2 juin 2021 le ciel européen, dont la France, qui a envoyé deux Rafale pour l’accompagner au-dessus de l’île de France.

Cette politique menace très directement l’humanité d’une troisième guerre mondiale. C’est un crime contre l’humanité par anticipation. Nous ne plaçons aucune confiance en une Justice européenne ou internationale pour punir et empêcher de nuire les apprentis assassins de masse. Seule la classe ouvrière sera en mesure de bloquer la commission du crime. Encore faut-il pour cela qu’elle prenne conscience du danger et que dans plusieurs pays elle s’empare du pouvoir d’État, pour arrêter les meurtriers.

La classe ouvrière et les catégories populaires de France doivent imposer aux gouvernements le retrait de la France de l’OTAN, une organisation criminelle, et la dissolution de cette organisation. Les budgets militaires doivent être réaffectés pour répondre aux besoins de la population (enseignement, santé,...). Aucun gouvernement bourgeois ne fera cela sans une énorme pression exercée contre les politiques impérialistes. La course aux armements ne garanti aucunement la paix mondiale mais garanti au contraire la guerre. La lutte pour la paix est, à l’opposé, une politique de coopération internationale, la fin des échanges inégaux et donc une lutte contre les intérêts du grand capital, autant que contre les nationalismes, les xénophobes et autres formes de suprémacisme.

Il y a bien longtemps, Madame Macron mère avait acheté un habit de Zorro pour son jeune fils. Le petit Emmanuel en avait éprouvé un immense bonheur. Très vite, cependant, il rêva d’un prestige plus grand : il convoita l’habit de Bonaparte,... et l’obtint au printemps 2017. Frustration ! l’habit était un peu usagé mais surtout, bien que beaucoup trop grand pour notre nouveau Bonaparte, lui le jugea d’emblée trop étroit. C’est pourquoi, sans doutes, le samedi 13 juillet 2019 (veille du 14 Juillet), l’En-M...archeur s'adressa aux militaires. Au cours de son allocution celui-ci a notamment annoncé la création d'un "grand commandement de l'espace" : C’est une imprudence de son psychanalyste, (chez qui l’un de nos camarades travaille) qui nous a permis de comprendre que Napoléon IV voulait désormais l’habit de Dark-Vador (Darth Vader) pour lancer la guerre des étoiles. On ne sait pas si la force sera avec lui mais nous préparons la Résistance.

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[1] Bulletin Officiel des annonces des Marchés Publics : Avis n o 17-112134, publié le 5/8/2017 (https ://www.boamp.fr/avis/detail/17-112134). « Acquisition de grenades et de moyens de propulsion pour les besoins de la Gendarmerie et Police Nationales » Valeur hors TVA : 22 millions d’euros. Des commentateurs avaient alors affirmé que Macron s’était équipé pour tout son mandat. Erreur, d’autres achats suivront. Lors de sa dernière allocution télévisée, Macron annonçait une loi pour la programmation de sécurité intérieure dans le but de « donner plus de moyens et alléger les contraintes bureaucratiques aux forces de l’ordre ». Le budget de la police, qui avait déjà augmenté de 2,5 milliards d’euros depuis 2017 connaîtra une nouvelle hausse de 900 millions d’euros courant 2022. Enfin, pour clore son quinquennat, Macron vient de commander pour la gendarmerie 90 nouveaux blindés pour 56 millions d’euros. Tout cela, alors que le budget de l’hôpital public a encore été réduit de 800 millions d’euros, et que au des priorités sociales ne sont plus couvertes et que ces mesures sont directement opposées à ce qui reste de libertés publiques. Tout cela montre comment Macron accueillera les mouvements sociaux à venir pour son second mandat.

[2] OXFAM FRANCE : 62 bis, avenue Parmentier, 75011 Paris. info@oxfamfrance.org. Celles qui comptent, Zoom sur les inégalités en France, 20 janvier 2020. Le virus des inégalités Réunifier un monde déchiré par le coronavirus grâce à une économie équitable, durable et juste.

[3] https://journal.lutte-ouvriere.org/2021/11/24/uimm-le-plan-de-guerre-du-...

[4] Il y a 32 ans, la RDA s’effondrait. Les Allemands de l’Est avaient fini par ne plus supporter les limitations de libertés imposées par la bureaucratie stalinienne allemande. La bourgeoisie mondiale avait légitimé l’Anschluss (l’annexion) de la RDA par la RFA au prétexte que le fichage des citoyens est-allemands par la Stasi était immorale. Certes, le monde stalinien était détestable et invivable pour les populations. Mais qu’attendons nous pour virer Macron qui en matière de non respect des droits individuels et collectifs et de fichage de la population fait infiniment plus massif et plus systématique que ce que faisait la très stalinienne Stasi ? Macron a préparé le terrain pour une dictature.

 

[5] Le 26 janvier 2021, Amnesty International a lancé Ban the Scan, une campagne mondiale, en vue d’interdire l’utilisation des systèmes de reconnaissance faciale, une forme de surveillance de masse qui porte atteinte au droit à la vie privée et menace les droits à la liberté de réunion pacifique et d’expression, à l’égalité et à la non-discrimination. « Durant la pandémie de Covid-19, l’utilisation de ces technologies s’est intensifiée et risque maintenant d’être normalisée dans tous les aspects de notre vie quotidienne. Ces pratiques dangereuses et discriminatoires enfreignent les droits fondamentaux et risquent de dissuader les citoyens d’exercer leur droit de manifester. Il faut que cela cesse ! » commente Amnesty.

[6] https://grip.org/https-grip-org-depenses-militaires-armes-compendium-2021/ Selon les données du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), en 2020, les dépenses militaires mondiales ont atteint 1 981 milliards de dollars, en augmentation de 2,6 % en termes réels par rapport à 2019. Cela représente 2,4 % du produit intérieur brut mondial et environ 249 dollars par habitant. C’est leur niveau le plus élevé depuis 1988. Les dépenses militaires mondiales ont augmenté chaque année à partir de 2015, après avoir connu une diminution constante de 2011 à 2014 à la suite de la crise financière et économique mondiale. Les cinq pays les plus dépensiers en 2020 – les États- Unis, la Chine, l’Inde, la Russie, et le Royaume-Uni– représentent 62 % des dépenses militaires mondiales.